Thème : Approches par type de population
Introduction
Plusieurs études ont montré que les facteurs associés au petit poids de naissance (PPN) dépendent de la nationalité de la mère mais peu d’études y intègrent le statut migratoire. Notre objectif était d’analyser le PPN en fonction de la nationalité de la mère et de la durée d’acquisition de la nationalité belge.
Méthodes
Les données proviennent de trois bases de données couplées : les bulletins statistiques de naissances et décès à Bruxelles pour la période 2004-2010, le registre national et les données de la Banque Carrefour de la Sécurité Sociale. Des modèles de régression logistique ont été utilisés pour estimer les Odd Ratios pour l’association entre la nationalité de la mère et le PPN selon la durée d’acquisition de la nationalité belge (ajusté en fonction de la parité, l’âge et le niveau d’éducation de la mère).
Résultats
Les données portent sur toutes les naissances singleton des mères belges, maghrébines, sub-sahariennes et turques (n = 76 312). Pour toutes les nationalités, le risque de PPN augmente avec la durée d’acquisition de la nationalité belge. Comparativement aux Belges, les femmes maghrébines et turques ont un risque plus faible de PPN (p <0,0001). Après 10 ans de naturalisation cette protection est maintenue chez les mères maghrébines et chez les mères turques le taux de PPN est semblable à celui des belges. En revanche le risque de PPN des mères d’Afrique subsaharienne est plus élevé (p <0,01).
Discussions
Nos résultats montrent une augmentation des taux de PPN avec la durée d’acquisition de la nationalité belge. Néanmoins, les mères du Maghreb conservent leur protection contre le PPN même après plus de 10 ans de naturalisation. Des analyses complémentaires sont en cours afin d’identifier les facteurs de protection et/ou de vulnérabilité associés au PPN des femmes migrantes.
Auteurs
- RACAPE Judith
- SOW Mouctar
- SCHOENBORN Claudia
- DE SPIEGELAERE Myriam
Mots-clés
- Périnatalité