Thème : Autres
Introduction
Les attentats de novembre 2015 ont été très largement médiatisés. Nous nous sommes intéressés à la façon dont la télévision a rendu compte du travail des professionnels de santé, tant au moment des évènements qu’à distance de ceux-ci. Notre analyse montre que ces professionnels de santé ont permis aux médias de parler de morts, de sang, alors que les journalistes ont préféré parler des victimes et de leurs parcours de vie interrompus.
Méthodes
Nous avons visionné l’ensemble des reportages et des émissions consacrés aux attentats terroristes de novembre 2015 à Paris, dans les chaines historiques (TF1, France 2, France 3, France 5) et dans la chaine principale d’information continue BFM TV, et ce dans la première semaine qui a suivi la tragédie puis lors du premier anniversaire. Pour chacun des reportages ou émissions, nous avons analysé les mots, les images et les acteurs (journalistes, témoins, victimes, politiques, professionnels de santé) présents en plateau durant les émissions ou sollicités durant les reportages. Par ailleurs, nous avons recueilli les avis de téléspectateurs ordinaires, sur le traitement médiatique des attentats, lors de groupes de paroles.
Résultats
Les résultats montrent que les images montrant des corps et du sang ont durablement marqué les téléspectateurs, bien au-delà de leur présence relative à l’écran. Certains sont même persuadés d’avoir vu des corps sans vie. Les journalistes se sont en général adressés à des médecins pour parler de la gravité des blessures, et ceux-ci ont témoigné de leur implication en tant que professionnels. Ils ont également parfois laissé affleurer leur émotion devant l’énormité des événements.
Discussions
Les médias ont mis des morts et de situations macabres à l’écran pour relater les attentats de novembre 2015. Les journalistes ont préféré avoir recours aux médecins pour relayer ces informations, leur supposant l’habitude de parler de la mort, sujet tabou à la télévision.
Auteurs
- MANSIER Pascale