Thème : Autres
Introduction
La continuité des soins pour les patients pris en charge pour un cancer est un enjeu de qualité et de sécurité des soins. La survenue d’un problème médical non vital devrait idéalement faire solliciter le médecin traitant ou l’équipe d’oncologie concernée, plutôt que le service des urgences (SU). L’objectif de ce travail était d’estimer la fréquence et décrire les motifs des passages de ces patients au SU dans un CHU, et d’identifier les passages jugés inappropriés.
Méthodes
Une étude pilote a été réalisée dans un CHU chez les patients suivis pour un cancer (admis au moins une fois pour un cancer) en 2015. Les passages éventuels au SU ont été identifiés à partir des bases médico-administratives hospitalières. Les caractéristiques des patients, du cancer, du recours au SU ont été recueillies. Le caractère approprié du recours aux SU a été évalué par 2 médecins urgentistes en aveugle, à partir du dossier médical du SU. Le passage était classé comme approprié si un au moins des médecins l’avait jugé comme tel.
Résultats
En 2015, sur 3985 patients suivis pour un cancer au CHU, 410 patients (10,3%) ont réalisé 479 passages au SU. Les résultats préliminaires portent sur un échantillon aléatoire de 147 passages analysés par les 2 médecins : 22% (32/147) ont été classés comme inappropriés (5 non classés du fait de données manquantes). Sur les 142 dossiers évaluables, les conclusions des 2 médecins étaient identiques dans 71% des cas (101/142).
Discussions
Ces résultats préliminaires suggèrent qu’un patient sur 10 a recours au SU, parmi lesquels 1 sur 5 pourrait être inapproprié. Extrapolé au nombre de patients hospitalisés pour un cancer en France en 2014 (rapport INCA), on peut estimer que 25 000 passages au SU seraient inappropriés. L’analyse en cours permettra d’identifier les motifs de ces différents passages.
Auteurs
- LAHBIB Hana
- VERSPYCK Véronique
- WURTZ Blandine
- CLAMAGERAN Charlotte
- JOLY Luc-Marie
- MERLE Véronique
Mots-clés
