Un hôpital promoteur de santé (HPS) étend ses responsabilités au-delà de la prise en charge habituelle cliniques des patients, il promeut une approche globale de la santé. Il mène des actions spécifiques dans ce sens et développe des politiques globales pour promouvoir la santé et le bien-être des usagers et de leurs proches, du personnel de l’établissement et du territoire au sein de laquelle l’établissement est implanté.
Le programme de promotion de la santé au CHU de Rouen
En 2016, le CHU de Rouen a lancé une politique hospitalière pour renforcer ses interventions de promotion de la santé (PS) et l’obtention d’une labélisation nationale et internationale comme HPS.
Différentes actions de PS ont été conduites et sont en cours, dont l’intervention « Objectif 10 000 pas » : promotion de la pratique de l’activité physique par la remise d’un podomètre aux professionnels du CHU de Rouen. Près de 1 000 professionnels de santé sont volontaires, dont une grande proportion par équipe (challenges inter-équipes) ; l’évaluation est lancée (mesure de l’impact de la remise d’un podomètre). Le CHU a relayé la campagne nationale « Moi(s) sans tabac ».
Différents volets seront développés : la promotion d’une alimentation saine, dans une région où la prévalence du surpoids est élevée ; identification des besoins en promotion de la santé des professionnels (soignants et non soignants) de l’établissement et les usagers du CHU ; mieux comprendre l‘importance de l’empowerment (capacitation) et de la littératie en santé dans un contexte régional, où les inégalités de santé sont fortes.
Les challenges
Incorporer à sa culture soignante et à son savoir-faire curatif très spécialisé, à son organisation, des valeurs et appropriations de PS ; inscrire la PS dans la continuité au cœur de l’action des soignants et professionnels ; établir des partenariats avec les communautés que dessert l’établissement.
Introduction
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) prennent une part croissante dans le système de santé, particulièrement à destination des usagers. Paradoxalement les inégalités sociales de santé peuvent être augmentées par l’utilisation des TIC alors que les inégalités territoriales d’accès aux soins pourraient être réduites. Préparée dans le cadre d’une thèse interdisciplinaire, cette communication présente l’état des connaissances sur les liens entre utilisation des TIC en santé et inégalités sociales et territoriales de santé (ISTS). Elle décrit aussi les interventions utilisant les TIC pour les usagers du système de santé (en France, Angleterre, Québec, Espagne) qui considèrent l’enjeu de l’équité, pour guider les décisions des pouvoirs publics.
Méthodes
Une revue de littérature depuis 2000 est conduite (Europe, Australie, Amérique du Nord). La lecture critique s’effectue selon deux axes d’analyse (typologie des liens entre ISTS et TIC et typologie d’interventions considérant l’équité). Dans le reste de la thèse, elle est complétée par une campagne d’entretiens qualitatifs semi-dirigés.
Résultats
Selon la littérature, des effets différenciés de l’utilisation des TIC en santé selon le statut socio-économique (SSE) des individus sont démontrés par rapport à l’accès matériel aux technologies, à leur utilisation et appropriation et aux connaissances et compétences en e-santé (littératie). Les TIC en santé réduisent potentiellement les inégalités territoriales d’accès.
Certaines interventions documentées (littérature ou entretiens) prennent en compte le SSE des personnes et quelques-unes visent expressément à ne pas renforcer les ISTS. Les objectifs, les outils et la prise en compte délibérée de l’équité en santé varient selon les interventions. Toutefois, leurs résultats sont rarement caractérisés.
Discussions
Peu de littérature existe sur les liens entre équité et utilisation des TIC en santé. La caractérisation des ISTS est difficile et varie. Ces liens doivent être mieux caractérisés et les modalités de prise en compte de l’équité dans ces interventions étudiées et testées.