Thème : Méthodes et outils de la recherche
Introduction
Certaines études épidémiologiques révèlent un usage inadapté mais largement partagé des tests statistiques ainsi qu’un recours systématique à l’intervalle de confiance alors qu’il peut être inutile. La nécessité s’imposerait de faire évoluer la formation pour une pratique plus assurée des tests statistiques en épidémiologie. Ainsi :
1- L’absence de signal dans une étude cas-témoins signifie seulement que les cas se comportent comme les témoins. Il est implicitement admis que les témoins sont neutres par rapport à l’évènement testé, impliquant alors la même neutralité pour les cas. Mais ce peut être faux ! Surtout quand le test porte sur des délais, un signal peut exister sur les témoins, pouvant entrainer un signal sur les cas.
2- L’existence d’un signal avec un odds ratio inférieur à 1 en cas-témoins s’interprète généralement comme »effet protecteur » alors qu’il s’agit seulement d’un déficit statistique de cas pour la maladie testée. Si celle-ci a une forme aggravante comptabilisée séparément, le test pourrait alors signifier une aggravation de la maladie.
3- La répétition d’une même expérience aléatoire avec répétition du même test statistique sur de nouvelles données peut conduire au risque de première espèce. L’exploration des données obtenues en faisant varier l’objet du test au sein des mêmes données conduit aussi à multiplier les tests statistiques. C’est une situation totalement différente ne conduisant pas au risque de première espèce.
4- S’appuyer sur les notions d’intervalles de confiance larges, étroits ou se chevauchant a été validé par l’usage. Pourtant, le principe du test statistique repose depuis toujours sur un critère beaucoup plus fiable : la probabilité d’obtenir un écart avec la valeur théorique qui soit au moins aussi important que celui qui a été observé. Elle remplacerait avantageusement l’intervalle de confiance dans les études cas-témoins où il s’avère inutile, la valeur théorique de l’odds ratio étant connue.
Auteurs
- GUENNEBAUD Bernard
Mots-clés
- Méthodologie
- Recherche en santé publique
- Recherche épidémiologique