Thème : Approches communautaires
Introduction
Début février 2015, alors que l’incidence des cas d’infection à virus Ebola baissait rapidement depuis décembre 2014, le nombre de décès communautaires par infection à virus Ebola (DCE) à Conakry ne montrait aucune diminution. Une étude sur les DCE à Conakry a été réalisée.
Méthodes
L’incidence de l’infection à virus Ebola, les DCE et les appels à la Hotline Ebola à Conakry (N°115) ont été analysées. A partir des rapports d’investigation, une analyse descriptive a été menée sur les DCE du 1er janvier au 12 février 2015.
Résultats
Le nombre de DCE restait stable à 5 semaines. Durand la période d’étude, sur 880 et 1100 appels à la hotline, 8% concernait des DCE. Vingt-sept DCE ont été rapportés dont 78% confirmés biologiquement et 74% avec un enterrement digne et sécurisé ; 89% des DCE étaient des contacts non identifiés et 78% résidaient à Conakry. Au moins 37% ont été infectés à Conakry et 44% en Basse Guinée ; 49% avaient participé à des funérailles non sécurisées. L’origine de la contamination était extérieure à Conakry pour au moins 71%. La durée de la maladie allait de 3 à 13 jours (pic : 7 jours) ; 59% ont recherché des soins médicaux, auprès de cliniques privées et pour trois d’entre eux d’hôpitaux nationaux. Des réactions de réticence/hostilité aux activités de contrôle de l’épidémie ont été rapportées dans 44% des cas.
Discussions
Cette étude montre que les DCE à Conakry début 2015 survenaient majoritairement suite à l’aide apportée à des patients Ebola ou la participation à des funérailles dans des zones de transmission active en Basse Guinée. Obtenir la coopération de la population apparaissait crucial. La proportion élevée de patients DCE qui avaient recherché des soins médicaux soulignait l’importance du renforcement du tri des patients dans les hôpitaux et cliniques.
Auteurs
- JEANNEL Dominique
- DELAYO-ZOMAHOUN Laurel
- HELEZE Emmanuel
- BAH-KANTE Mariame
- DIALLO Boubacar
- PEREA William