La santé communautaire est un concept de plus en plus utilisé en santé publique et dans les textes officiels concernant la santé. Elle est souvent associée à la notion de participation des habitants / usagers / citoyens dans les diverses actions de santé.
Pour l’Institut Renaudot, qui vise à promouvoir les démarches communautaires en santé, il est essentiel d’associer tous les acteurs (habitants, professionnels, associations, institutions et élus) à toutes les phases des actions de santé, du diagnostic à l’évaluation.
Alors que la santé publique parle de population cible, la santé communautaire en fait un acteur à part entière et essentiel dans la réussite des actions de santé, d’autant plus quand il s’agit de population à l’écart de notre système de santé.
La santé communautaire s’appuie sur des valeurs, des principes, une approche en référence à la charte d’Ottawa, des méthodes et des outils spécifiques.
Elle peut être complémentaire de la santé publique à certaines conditions :
– il ne s’agit pas de cibler les mauvais comportements des citoyens et de les rendre responsables de leurs maux mais de favoriser les conditions qui leur permettent d’aller vers la santé ;
– la participation de tous les acteurs nécessite du temps pour leur permettre de se connaître, de comprendre les contraintes spécifiques de chacun et de partager les savoirs, conditions à l’implication de tous ;
– le développement de l’empowerment individuel doit être associé à celui de l’empowerment collectif ;
– les fonctionnements horizontaux des démarches communautaires doivent pouvoir s’articuler avec les fonctionnements verticaux des administrations ;
– l’évaluation ne doit pas porter exclusivement sur l’efficacité et l’efficience mais aussi sur leur impact humain, gage de la poursuite des actions et de leur pertinence.
Introduction
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) prennent une part croissante dans le système de santé, particulièrement à destination des usagers. Paradoxalement les inégalités sociales de santé peuvent être augmentées par l’utilisation des TIC alors que les inégalités territoriales d’accès aux soins pourraient être réduites. Préparée dans le cadre d’une thèse interdisciplinaire, cette communication présente l’état des connaissances sur les liens entre utilisation des TIC en santé et inégalités sociales et territoriales de santé (ISTS). Elle décrit aussi les interventions utilisant les TIC pour les usagers du système de santé (en France, Angleterre, Québec, Espagne) qui considèrent l’enjeu de l’équité, pour guider les décisions des pouvoirs publics.
Méthodes
Une revue de littérature depuis 2000 est conduite (Europe, Australie, Amérique du Nord). La lecture critique s’effectue selon deux axes d’analyse (typologie des liens entre ISTS et TIC et typologie d’interventions considérant l’équité). Dans le reste de la thèse, elle est complétée par une campagne d’entretiens qualitatifs semi-dirigés.
Résultats
Selon la littérature, des effets différenciés de l’utilisation des TIC en santé selon le statut socio-économique (SSE) des individus sont démontrés par rapport à l’accès matériel aux technologies, à leur utilisation et appropriation et aux connaissances et compétences en e-santé (littératie). Les TIC en santé réduisent potentiellement les inégalités territoriales d’accès.
Certaines interventions documentées (littérature ou entretiens) prennent en compte le SSE des personnes et quelques-unes visent expressément à ne pas renforcer les ISTS. Les objectifs, les outils et la prise en compte délibérée de l’équité en santé varient selon les interventions. Toutefois, leurs résultats sont rarement caractérisés.
Discussions
Peu de littérature existe sur les liens entre équité et utilisation des TIC en santé. La caractérisation des ISTS est difficile et varie. Ces liens doivent être mieux caractérisés et les modalités de prise en compte de l’équité dans ces interventions étudiées et testées.