Thème : Santé au travail
Introduction
La majorité des suicides concerne la population en activité. Cependant les liens entre situation socio-professionnelle et risque de mortalité par suicide sont mal connus. Cette étude vise à examiner l’association longitudinale entre trajectoires socio-professionnelles tout au long de la carrière et risque de mortalité par suicide.
Méthodes
L’étude porte sur la cohorte GAZEL incluant 20 600 employés d’EDF-GDF, âgés de 35-50 ans en 1989. Les trajectoires socio-professionnelles ont été définies à partir des nomenclatures Professions et Catégories Socioprofessionnelles de l‘Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques à 1 digit, de l’entrée dans l’entreprise jusqu’au début de l’étude en 1989 par la méthode de « group-based trajectory modeling ». Les causes de mortalité, codées par la classification internationale des maladies versions 9 et 10, ont été enregistrées de 1989 à 2012. Des modèles de régression de Cox ont été utilisés pour estimer le risque de mortalité par suicide au cours du suivi. Les analyses ont pris en compte les caractéristiques sociodémographiques des personnes.
Résultats
Des 20 600 participants, 1 832 sont décédés sur la période 1989-2012 dont 85 par suicide. Les résultats suggèrent un risque augmenté de mortalité par suicide chez les personnes ayant une trajectoire socio-professionnelle défavorable (catégorie socioprofessionnelle basse sans évolution au cours du temps) par rapport aux personnes ayant des trajectoires favorables (évolution ascendante de la catégorie socioprofessionnelle au cours du temps).
Discussion
L’absence d’évolution de carrière semble être associée à un risque plus important de mortalité par suicide. Des études plus approfondies sont nécessaires afin d’identifier les aspects spécifiques de l’environnement professionnel pouvant expliquer cette association.
Auteurs
- AZEVEDO DA SILVA Marine
- RIVIÈRE Mathieu
- LEROYER Ariane
- PLANCKE Laurent
- YOUNÈS Nadia
- MELCHIOR Maria
Mots-clés
- Droit des malades
- Ethique