Thème : Politique et système de santé
Introduction
Le maintien d’un taux d’IVG important en France nous a amené à mettre en place une étude régulière des IVG en population étudiante.
Méthodes
Tous les deux ans, avec les centres d’orthogénie de Clermont-Ferrand, un recueil anonyme des IVG chez les femmes se déclarant étudiantes est effectué. Les données sont comparées aux données globales administratives universitaires. Nous présentons les résultats sur la période 2003 à 2014.
Résultats
Le taux d’IVG fluctue entre 6,8 et 8,5‰. 20 à 25% des étudiants n’avaient pas de contraception. Chez les autres étudiantes 56% des IVG sont dues à l’échec du préservatif et 42% à l’échec de la pilule (dans les deux cas principalement par oubli). 7,2% découlent d’un échec de la contraception d’urgence. Les IVG sont plus fréquentes chez les étudiantes subsahariennes (48,4‰), nord-africaines (12,8‰), chinoises (10,4‰) que chez les françaises (6,4‰).
Les ¾ des IVG restent instrumentales. En 2014, 72,6% des IVG instrumentales ont eu lieu à une période où l’IVG médicamenteuse aurait été possible. L’IVG médicamenteuse ambulatoire reste peu développée (12% en 2014).
Le seul vrai changement vient de la contraception post-IVG : la pilule a reculé de 92,5 à 47,3% au bénéfice du stérilet (de 1,1 à 24,5%), de l’implant (de 6,5 à 21,5%) et de l’anneau vaginal (de 0 à 5,4%). Le patch reste peu utilisé (6,0% en 2005 mais 1,1% en 2014).
Discussion
Les modalités de recueil ont des incertitudes (non étude des IVG faites hors de Clermont-Ferrand, données non renseignées). Le taux d’IVG est très inférieur à certains rapports mais proche des données des étudiantes de Grenoble.
Le taux d’IVG chez nos étudiantes est stable et le manque d’information sur la contraception n’en est pas un motif majeur. La diversification des modalités de contraception, au profit du stérilet, de l’implant et de l’anneau vaginal, peut permettre de réduire ce taux.
Auteurs
- GERBAUD Laurent
- HAZART Juliette
- PERREVE Anne
Mots-clés
- Droit des malades
- Ethique