Thème : Approches par type de population
Introduction
L’expérimentation de la consommation de tabac et d’alcool est plus élevée chez les adolescents ne vivant pas avec leurs deux parents que chez ceux vivant avec les deux. Cette situation doit être nuancée selon la structure familiale de l’adolescent. L’objectif de cette étude est d’estimer l’association de l’expérimentation du tabagisme et de la consommation d’alcool, avec la structure familiale, notamment chez les adolescents de familles recomposées et de familles monoparentales.
Méthodes
Les données sont issues de l’enquête transversale belge francophone Health Behaviour in School-Aged Children de 2014. L’échantillon est composé de 10 975 adolescents de 12 à 22 ans. Les données ont été récoltées par auto-questionnaires dans les écoles secondaires. Des régressions logistiques ont été utilisées pour les modèles multivariés.
Résultats
En 2014, 60,0% des jeunes ont déclaré avoir déjà consommé de l’alcool et 30,2%, du tabac. Par rapport aux adolescents vivant avec leurs deux parents, le risque d’expérimenter l’alcool était plus élevé chez les adolescents ne vivant pas avec leurs deux parents (OR = 1,76 ; IC95% : 1,60-1,93) après ajustement pour le genre, le niveau socioéconomique et l’âge. La force de l’association était plus élevée chez les adolescents de familles recomposées (OR = 2,14 ; IC95% : 1,87-2,45) que chez ceux de familles monoparentales (OR = 1,56 ; IC95% : 1,40-1,75). Un résultat analogue a été observé concernant l’expérimentation du tabagisme : la force de l’association était plus élevée chez les adolescents de familles recomposées (OR = 2,10 ; IC95% : 1,85-2,38) que chez ceux de familles monoparentales (OR = 1,54 ; IC95% : 1,38-1,72).
Discussion
Les adolescents ne vivant pas avec leurs deux parents représentent un groupe particulièrement vulnérable pour lequel des interventions spécifiques de promotion de la santé doivent être menées, et ce en particulier vers ceux de familles recomposées.
Auteurs
- GRONDIN Marie-Ange
- MAILLEFAUD Thierry