Thème : Système de soins
Introduction
La prise en charge du paludisme en Afrique est mal connue. En effet, près de 80% de la population a recours à une automédication en cas de paludisme. Sur quels signes se basent les familles pour désigner le « palu », quels sont les traitements utilisés, sont-ils en adéquation avec les recommandations officielles ? Pour étudier ces points, nous avons mené une enquête en population en zone urbaine, à Cotonou, capitale économique du Bénin.
Méthodes
Il s’agit d’une étude transversale menée en Mai 2016 à Cotonou. Nous avons questionné 638 familles à partir de l’identification par tirage au sort géomatique des maisons.
Résultats
Sur 638 familles visitées, 426 (67%) ont déclaré qu’un adulte avait fait un « palu » dans les 6 derniers mois ; 17% des cas ont été confirmés par un diagnostic. 5% des familles ont affirmé faire de la prévention.
Parmi les adultes, 60% ont cité la fièvre comme principal symptôme et 41% la fatigue. Chez les enfants la fièvre a été citée dans 90% des cas.
85% ont utilisé un médicament pharmaceutique et 15% un traitement traditionnel (tisanes). 27% ont pris du paracétamol et 38% des anti-paludiques. 12% des personnes ont pris des CTA et seulement 4% du Coartem. Pourtant, 57% des personnes ont déclaré connaître le Coartem, médicament recommandé par les autorités.
Chez les enfants, 252 cas (40%) de « palu » ont été déclarés. 28% ont pris du paracétamol et 31% des anti-paludiques (6% du Coartem).
Discussion
Notre étude montre que même en zone urbaine, le « palu » reste un souci pour les populations mais que très peu de cas reçoivent une confirmation diagnostique. Une très grande partie des familles font de l’automédication et peu utilisent le traitement officiellement recommandé. Des analyses plus poussées sont nécessaires pour comprendre ces écarts entre recommandations officielles et pratiques.
Auteurs
- TILLY Marina
Mots-clés
- Parcours de soins
- Qualité des soins
- Soins de premiers recours