Des revues récentes de la littérature ont décrit des expositions environnementales et professionnelles pouvant être impliquées dans des anomalies de la reproduction (trouble de la fertilité, fausses couches spontanées, mort fœtale in utéro, prématurité…). Certaines substances sont bien identifiées (agents chimiques dangereux classés comme reprotoxiques certains ou probables par l’Union Européenne) mais d’autres restent plus hypothétiques (pesticides, solvants organiques).
Le centre ARTEMIS est un centre novateur mis en place au CHU de Bordeaux en partenariat avec l’ARS Nouvelle Aquitaine et l’Agence Nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Il s’inscrit dans les axes et objectifs du nouveau Plan National Santé Environnement 2015 – 2019. Ce centre est dédié à l’évaluation des expositions environnementales chez des patients présentant des troubles de la fertilité, des pathologies de la grossesse et des malformations congénitales.
Cette évaluation n’a pas pour objectif d’expliquer le passé et les problèmes de santé présentés mais elle doit permettre de placer les patients dans les meilleures conditions pour le futur. La découverte d’une exposition professionnelle ou domiciliaire à des facteurs de risques environnementaux avérés ou présumés doit pouvoir entraîner la mise en place d’actions de prévention primaire. Lors d’expositions à des facteurs de risque suspectés, des messages de précaution sont délivrés. L’analyse des expositions environnementales associées à un risque chimique et/ou physique est une tâche complexe et longue qui nécessite une approche pluridisciplinaire avec d’une part, les cliniciens prenant en charge les patients et d’autre part, des spécialistes de l’environnement. La mise en œuvre de ces compétences implique une organisation spécifique du Centre ARTEMIS.
Introduction
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) prennent une part croissante dans le système de santé, particulièrement à destination des usagers. Paradoxalement les inégalités sociales de santé peuvent être augmentées par l’utilisation des TIC alors que les inégalités territoriales d’accès aux soins pourraient être réduites. Préparée dans le cadre d’une thèse interdisciplinaire, cette communication présente l’état des connaissances sur les liens entre utilisation des TIC en santé et inégalités sociales et territoriales de santé (ISTS). Elle décrit aussi les interventions utilisant les TIC pour les usagers du système de santé (en France, Angleterre, Québec, Espagne) qui considèrent l’enjeu de l’équité, pour guider les décisions des pouvoirs publics.
Méthodes
Une revue de littérature depuis 2000 est conduite (Europe, Australie, Amérique du Nord). La lecture critique s’effectue selon deux axes d’analyse (typologie des liens entre ISTS et TIC et typologie d’interventions considérant l’équité). Dans le reste de la thèse, elle est complétée par une campagne d’entretiens qualitatifs semi-dirigés.
Résultats
Selon la littérature, des effets différenciés de l’utilisation des TIC en santé selon le statut socio-économique (SSE) des individus sont démontrés par rapport à l’accès matériel aux technologies, à leur utilisation et appropriation et aux connaissances et compétences en e-santé (littératie). Les TIC en santé réduisent potentiellement les inégalités territoriales d’accès.
Certaines interventions documentées (littérature ou entretiens) prennent en compte le SSE des personnes et quelques-unes visent expressément à ne pas renforcer les ISTS. Les objectifs, les outils et la prise en compte délibérée de l’équité en santé varient selon les interventions. Toutefois, leurs résultats sont rarement caractérisés.
Discussions
Peu de littérature existe sur les liens entre équité et utilisation des TIC en santé. La caractérisation des ISTS est difficile et varie. Ces liens doivent être mieux caractérisés et les modalités de prise en compte de l’équité dans ces interventions étudiées et testées.