Thème : Education thérapeutique
Introduction
En Europe, près d’une personne sur deux a un niveau de littératie en santé (LS) décrit comme « limité » (Sørensen, 2013), ce qui constitue un obstacle à l’ETP.
Une étude descriptive sur 600 programmes d’ETP en Ile de France a montré que 6 % des programmes étudiés comptaient plus de 50 % de patients en situation de précarité qui ont à la fois plus de risques d’avoir un faible niveau de LS. Dans le but d’adapter les programmes aux patients les plus vulnérables, une étude qualitative complémentaire a identifié des pratiques d’éducation informelles en LS mises en œuvre par les professionnels en ETP.
Méthodes
Un focus group a été réalisé auprès de 10 coordonnateurs de programmes d’ETP autorisés en 2010/2011 et déclarant avoir plus de 50 % de patients en situation de précarité. L’analyse de contenu thématique a permis de catégoriser les verbatim selon une démarche déductive.
Résultats
4 rubriques émergent :
– Accès aux programmes d’ETP : plus difficile pour les patients ayant de faibles compétences en LS car fonction (i) des représentations des soignants quant aux capacités des personnes à suivre un programme ; (ii) des conditions de vie parfois précaires des patients influençant l’assiduité à suivre les programmes.
– Repérage de ces patients par les professionnels : souvent informel et tardif par rapport à l’entrée dans le programme.
– Adaptation des méthodes pédagogiques par les soignants-éducateurs qui se rapprochent de celles utilisées dans la lutte contre l’illettrisme.
– Axes d’amélioration proposés par les coordonnateurs comme le développement de partenariats avec les professionnels socio-éducatifs.
Discussion
Cette étude a permis d’identifier des pratiques informelles, qui sont à mettre en lien avec les recommandations de la littérature. Ceci laisse envisager de possibles ajustements des programmes d’ETP afin de répondre aux besoins d’un public vulnérable.
Auteurs
- MARGAT Aurore
- LOMBRAIL Pierre
- GAGNAYRE Rémi