Comment déployer, et adapter à tous les territoires, un programme de promotion de la santé sans en altérer la qualité ?
Le programme D-marche, conçu par l’ADAL, a pour objectif de motiver chacun à augmenter sa quantité de pas quotidienne, la marche étant au service de notre santé globale. Il est un programme motivationnel visant un changement de comportement durable.
La constitution d’un groupe, l’intervention d’un formateur (pour une remise dans des conditions favorables d’un podomètre spécifique), l’accompagnement sur une durée déterminée (confié à un réseau partenarial appartenant à des champs différents : sportif, social, médical, culturel, environnemental…) et un site internet dédié concourent à soutenir la motivation et la pérennisation de la communauté créée qu’elle soit locale ou virtuelle.
Portée par l’esprit d’une prévention partagée et afin de préserver les spécificités du programme, l’association a choisi de réunir, de discuter, de travailler ensemble à tous les niveaux. Il s’agit alors de rencontrer systématiquement les financeurs, de les mobiliser autour des choix des territoires comme des populations concernées, de faire des formateurs des personnes ressources, d’impliquer les structures accueillantes pour fournir une indispensable logistique et de les aider à intégrer le programme D-marche dans leurs activités habituelles, de mobiliser les usagers par le biais de tous ces partenaires en ouvrant de nouvelles perspectives tout en confortant ou restaurant du lien social.
Cette culture assumée du partage permet alors à l’investissement collectif de rencontrer l’engagement individuel (à 6 mois, près de 85% des bénéficiaires déclarent (ré)intégrer la marche dans leur mode de vie au quotidien, http://www.d-marche.fr/etude-dutilite-sociale/). Cette intersectorialité est gage de transférabilité et c’est à cette condition que le programme D-marche devient un outil de santé publique à part entière.
Introduction
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) prennent une part croissante dans le système de santé, particulièrement à destination des usagers. Paradoxalement les inégalités sociales de santé peuvent être augmentées par l’utilisation des TIC alors que les inégalités territoriales d’accès aux soins pourraient être réduites. Préparée dans le cadre d’une thèse interdisciplinaire, cette communication présente l’état des connaissances sur les liens entre utilisation des TIC en santé et inégalités sociales et territoriales de santé (ISTS). Elle décrit aussi les interventions utilisant les TIC pour les usagers du système de santé (en France, Angleterre, Québec, Espagne) qui considèrent l’enjeu de l’équité, pour guider les décisions des pouvoirs publics.
Méthodes
Une revue de littérature depuis 2000 est conduite (Europe, Australie, Amérique du Nord). La lecture critique s’effectue selon deux axes d’analyse (typologie des liens entre ISTS et TIC et typologie d’interventions considérant l’équité). Dans le reste de la thèse, elle est complétée par une campagne d’entretiens qualitatifs semi-dirigés.
Résultats
Selon la littérature, des effets différenciés de l’utilisation des TIC en santé selon le statut socio-économique (SSE) des individus sont démontrés par rapport à l’accès matériel aux technologies, à leur utilisation et appropriation et aux connaissances et compétences en e-santé (littératie). Les TIC en santé réduisent potentiellement les inégalités territoriales d’accès.
Certaines interventions documentées (littérature ou entretiens) prennent en compte le SSE des personnes et quelques-unes visent expressément à ne pas renforcer les ISTS. Les objectifs, les outils et la prise en compte délibérée de l’équité en santé varient selon les interventions. Toutefois, leurs résultats sont rarement caractérisés.
Discussions
Peu de littérature existe sur les liens entre équité et utilisation des TIC en santé. La caractérisation des ISTS est difficile et varie. Ces liens doivent être mieux caractérisés et les modalités de prise en compte de l’équité dans ces interventions étudiées et testées.